Tunisie: prison à vie pour sept accusés dans les attentats terroristes du Bardo et de Sousse
La justice tunisienne a condamné samedi à la prison à vie sept prévenus parmi les 44 impliqués dans les attentats perpétrés en 2015 contre le musée du Bardo, le plus grand du pays situé dans les environs de Tunis et l'hôtel Impérial de Sousse (est) qui ont causé la mort de 60 personnes, pour la plupart des touristes étrangers, a appris l'agence Anadolu auprès de l'avocat Samir Ben Amor.
10 février 2019 à 23h31 par La rédaction avec Anadolu Agency
D’autres prévenus ont écopé de peines d’emprisonnement allant de 16 ans à six mois, tandis que 27 suspects ont bénéficié d’un non-lieu, selon la même source. Aucune peine capitale n’a été prononcée.
Accusés notamment d’”homicide volontaire avec préméditation”, “atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat” et “adhésion à l’intérieur et à l’extérieur (du pays) à une organisation ou une alliance liées aux crimes terroristes”, certains prévenus encouraient la peine de mort, appréhendaient plusieurs avocats en se référant à la loi anti-terroriste et au Code pénal tunisien.
Sofiane Selliti, porte-parole du parquet et du pôle anti-terroriste, a déclaré que le parquet fera appel de ces jugements.
Contactée par Anadolu, l’avocate de la défense Sondos Ouertani, s’est félicitée du verdict qui, selon elle, “a montré que la justice tunisienne est indépendante”.
“Malgré les pressions exercées de l’extérieur, le tribunal a donné à chacun son droit et a été équitable en accordant le non-lieu pour nombre de prévenus contre lesquels aucun grief n’a été retenu”, a-t-elle estimé.
L’avocate s’est néanmoins dite “quelque peu surprise qu’il n’y ait aucune peine capitale prononcée surtout contre les deux accusés en fuite”.
Les deux attentats ainsi qu’un troisième perpétré en novembre de la même année, en plein coeur de la capitale ayant fait 12 morts parmi la garde présidentielle, ont été revendiqués par le groupe terroriste Daesh.
Selon les autorités, leurs auteurs avaient reçu une formation militaire en Libye avant de retourner en Tunisie pour commettre leurs forfaits.
Le rapport d’autopsie lu par le président du tribunal a révélé que Seifeddine Rezgui, un jeune de 23 ans, était sous l’effet de stupéfiants lorsqu’il a entrepris le carnage sur la plage de l’hôtel Impérial de Sousse.
Les suspects dont plusieurs étaient impliqués dans les deux attaques ont été jugés dans un même procès par la 5ème chambre criminelle près le tribunal de première instance de Tunis dont les délibérations se sont poursuivies jusqu’à l’aube.
Lors de leur interrogatoire, les prévenus ont nié avoir participé directement aux attentats. Plusieurs d’entre eux, ont néanmoins reconnus avoir apporté une aide logistique à la demande de celui qui est considéré comme “le cerveau” des deux attaques, Chamseddine Sandi, en fuite.