Mobilisation contre la loi séparatisme » au Trocadéro

Les débats parlementaires en cours sur la loi « confortant les principes de la République », auparavant nommée, « Loi contre les séparatismes », ont débuté le 1er février courant.<br /> Une discussion en procédure accélérée et une adoption avant la fin de l'année.

Publié : 13 février 2021 à 21h24 par *Samia Chikhi Belhaj – Journaliste – Chroniqueuse sur France Maghreb 2

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Coordination contre la Loi séparatisme
Crédit : google images

La discussion, engagée en procédure accélérée, de ce « projet de loi » est programmée pour une quinzaine de jours, les week-end compris, pour amener les députés à voter les 51 articles de ce projet. Le vote solennel du texte, en première lecture, est fixé au mardi 16 février. Il sera par la suite envoyé au Sénat. Le calendrier parlementaire prévoit l’adoption définitive de ce projet avant la fin de l’automne de cette année, pour qu’il soit transmis au Conseil constitutionnel, puis publié au journal officiel avant la fin de l’année courante. Et, être prêt à l’utilisation politique et administrative à la veille de l’ouverture de la campagne électorale d’Avril 2022. 

L’avis « très critique » de la CNDH Une loi 

L’avis de la CNDH (Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme), du 4 février courant précise : « La CNDH adopte un premier avis très critique. Elle alerte les parlementaires sur un texte qui risque de fragiliser les principes républicains au lieu de les conforter ».

Le président de la CNDH ira même jusqu’à qualifier les mesures prises de « disproportionnées qui portent atteinte aux libertés fondamentales, au cœur du pacte républicain et démocratique

Des termes forts et significatifs qui semblent pourtant ne pas avoir été entendu notamment concernant la liberté d’enseignement avec l’article 21 adopté à la majorité. 

Les amendements sont nombreux et ces derniers jours l’éventuelle interdiction « du port du voile » dans les universités a de nouveau enflammé les débats au sein de l’hémicycle mais également sur les plateaux télévisés et les réseaux sociaux.

Rejet concomitant de la « Charte des imams » et de la loi « contre les séparatismes »

Avant l’ouverture des débats parlementaires sur « la loi contre les séparatismes », son acte fondateur de soubassement théologique, portée à bras le corps pat le CFCM (conseil musulman du culte musulman en France) a été ébranlé. « La Charte des principes pour l’islam de France », plus connue sous son diminutif « la charte des imams », présentée au Président de la République et signée en sa présence à l’Élysée, en grandes pompes. Elle a été par la suite, plébiscitée par le gouvernement et médiatisée sous la houlette de Gérald Darmanin, Ministre de l’Intérieur et des …Cultes. Cependant, cette charte a été signée par les présidents de cinq des huits ou neufs membres des fédérations qui composent le CFCM. Cette signature a immédiatement soulevé des réserves de la part de trois des fédérations qui composent le CFCM.  Plus encore, cette charte a été contestée et rejetée par plusieurs personnalités françaises de confession musulmane, qui ne sont pas, cependant, membres de l’instance musulmane. Il en été ainsi du théologien Mohamed Bajrafil, des recteurs des grandes mosquées de Bordeaux Tareq Oubrou, de Lyon Kamel Kabtane, et de Vlleurbane Azdine Gaci. Elle a été également clouée au pilori par plusieurs organisations agissant dans la sphère religieuse islamique, ainsi que par plusieurs acteurs associatifs cultuels et personnes, notamment des Imams. Il en est ainsi de la dernière en date de ces dénonciations, publiée sur le site de Médiapart, une tribune qui porte le titre « Tribune de la Dignité » et la signature de 500 personnes (étudiants en sciences islamiques, présidents d’associations et imams). Cependant, cette tribune, dont les signataires sont très majoritairement des étudiants en sciences islamiques, n’indique ni le nom des associations des présidents signataires, ni les mosquées ou les imams signataires officient, ni les écoles ou les étudiants signataires suivent leurs scolarités.

Coordination contre la Loi séparatisme

Les voix qui s’opposent à l’adoption de la « Loi contre les séparatismes », dépassent le strict champ ,de la seule communauté musulmane de France. Ainsi, c’est une  Coordination  Nationale contre la loi « Séparatisme » qui s’est formée ces derniers jours en lançant un appel à mobilisation national et international. 

Les hashtags se sont multipliés : #ContreLoi Séparatisme ; #OnneSeTairaPas…

Les signatures de l’appel national de la Coordination contre la Loi séparatisme affluent encore. Des journalistes, des universitaires, des associations d’Avocats et autres professions rejoignent cette mobilisation, en marche.

Les organisateurs nous ont informés que les signatures internationales arrivent, également, en masse et seront prochainement publiées.  Cet appel international, a même été traduit en plusieurs langues, anglais, arabe, turque et même indonésien.

Elle se concrétise dès ce Dimanche 14 février par un rassemblement à 13h sur le Parvis des Droits de l’Homme au Trocadéro.

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