Mandela -Day: la Palestine au nom de Madiba
18 juillet 2014 à 19h12 par La rédaction
Ce 18 juillet célèbre la journée internationale dédiée à Nelson Mandela. En hommage au prisonnier qui a passé 27 ans de sa vie derrière les barreaux et au combattant de la liberté qui a su trouver les ressorts pour se réconcilier avec ceux qui lui déniaient son humanité. Mandela avait cette conviction profonde de lutter non pas pour libérer un peuple, des coreligionnaires mais pour l'humanité entière. En cela, son combat était universel. Il est peut-être le premier apôtre non religieux. Aujourd'hui de nombreux africains se réclament de Mandela sans pour autant épouser sa cause universaliste.
A l'endroit de ceux, nombreux parmi nous, héritiers auto-proclamés, qui invoquons la neutralité africaine dans l'offensive Israélienne sur la bande de Gaza, nous rappelons cette citation de Nelson Mandela: 'Notre liberté ne sera pas complète sans celle des Palestiniens'.
Prétendre à la neutralité entre l'occupant et l' occupé, c'est souscrire à la fameuse règle de l'objectivité détournée: 'Une minute pour IBK, une minute pour Belmokhtar'. Renvoyer dos à dos le bourreau et la victime c'est souscrire à l'arithmétique de 728 morts palestiniens pour une mort israélienne à laquelle nous a habitués ce conflit depuis 6 ans.
Plus que toutes les terres du monde, l'Afrique est l'endroit qui aura payé le tribut le plus lourd à la colonisation. Hier encore, Nelson Mandela et les leaders de l'ANC étaient considérés comme des terroristes. Il a fallu un implacable embargo de l'Union Africaine, de la Ligue Arabe et des mouvements d'Amerique Latine pour venir à bout de l'Apartheid. Aujourd'hui la Palestine est occupée aux yeux du droit international. Quelque 650 000 colons israéliens vivent dans les territoires occupés contre 3 500 lors des accords d'Oslo en 1993. La coalition droite-extrême droite au pouvoir en Israël a accéléré le programme de colonisation tout en voulant négocier. Si Gazza a été libéré, il reste sous maîtrise d'Israel qui en contrôle les principaux accès (hormis le terminal de Rafaa) dont le port, l'aéroport, le réseau d'eau et d'électricité. En ce 18 juillet, aux premières heures de l'offensive terrestre annoncée sur Gaza, le sage Madiba doit bien sourire des positions et des silences africains.