La nuit de cristal (9 novembre 1938)
9 novembre 1938 marque l'histoire de l'Allemagne d'une pierre noire. Elle constitue un jalon qui conduira au massacre de la minorité juive allemande, que l'on appellera l'holocauste.
Publié : 11 novembre 2020 à 20h53 par Par Gamal Abina co-fondateur du MDC (Mouvement des Droits Civiques.)Â
Une nuit de progrom
Le nom « Nuit de cristal » ou Kristallnacht, résonne presque comme le titre d'un roman féerique, dans les faits, on est très loin de ça. Mais que s’est-il s'est passé il y a 82 ans durant cette nuit funeste ? Qu’est-ce que qui a conduit à un massacre de masse et à la mort de 91 personnes, la destruction de plus de 267 lieux de culte, le pillage de 7.500 magasins après avoir brisées leurs vitrines, et la déportation de près de 30.000 Juifs Allemands, dans les camps de concentration qui n’étaient pas, encore, devenus des camps d'extermination ?
Un assassinat dévastateur
A l'origine de tout cela un jeune homme de 17 ans d'origine polonaise, Herschel Greenspan, résidant à Paris, assassine, le 7 novembre 1938, à Paris, le numéro deux de l'ambassade d'Allemagne Ernst Vom Rath. Cet acte jugé terroriste par les Allemands et les autorités françaises de l'époque, déclenche, avec la mort de ce diplomate, un pogrom que l'Allemagne n'avait plus connu depuis les premières croisades en 1095. Les journaux allemands, reprennent la dénomination “Nuit de cristal”, élément de langage, crée par Joseph Goebbels, alors, Ministre de la propagande, pour baptiser cette triste et terrifiante nuit. Cette qualification fait référence aux éclats de verre, des vitrines brisées des magasins, qui jonchent les trottoirs, et qui brillaient comme du cristal.
Si comparaison n’est pas raison …
Si je fais référence à cette sombre date anniversaire, c'est dans le but d’attirer l'attention sur le fait, qu'aujourd'hui en France, dans une atmosphère assez nauséabonde, on est arrivé à mettre en garde à vue, à Albertville durant 11h, quatre enfants de 10 ans d'origine turque, à Albertville, au motif qu'ils auraient commis « l’apologie du terrorisme ». La question que je me pose est simple, comment des policiers potentiellement pères de famille, ont pu exécuter une telle tâche à l'endroit d'enfants, dont la conscience est totalement absente des propos qu'ils auraient pu tenir ? Quel être humain, est capable de déshumaniser à ce point des enfants qui qui ne sont même pas pré-adolescents en les mettant sur le grill pour des questions dont ils ne comprennent même pas le sens ?
À l'évidence on commence à observer des dérives, dont le caractère politique, n'est forcément pas absent et dont les questions internationales, comme toujours, ont un impact sur les questions nationales. Si comparaison n’est pas raison, la vigilance de la société civile et des organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme reste la règle.
Ne jamais se taire devant une injustice
Quoi qu'il en soit, le 9 novembre 1938 ne peut pas et ne doit pas nous faire oublier, qu'indépendamment de l'État raciste qui dirigeait l'Allemagne Nazie de l'époque, le reste du monde s'était lâchement tu sur le comportement indigne, que tout un pays avait accepté d'adopter, alors que là l'injustice était criante. Mais surtout, on ne doit pas oublier que les démocraties, qui étaient témoin de cet événement, n'ont pas levé le petit doigt ni même manifesté la moindre critique ou la moindre condamnation de pure forme, face à ce pogrom digne de la sauvagerie du Moyen-âge.
Le 9 novembre est une date qui nous interroge tous et que nous devons tous regarder à l'aune de notre histoire actuelle. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé d’en parler pour ne pas me rendre complice passif de ce qui se passe aujourd’hui, par analogie.
Gamal Abina co-fondateur du MDC (Mouvement des Droits Civiques.)