Indignation après les propos d’un ex-patron du Raid sur Malik Oussekine
Le député La République En Marche (LREM) et ex-patron du RAID, Jean-Michel Fauvergue, a suscité un véritable tollé mardi sur les réseaux sociaux après avoir expliqué dans l'emission « C à vous », qu'il « faut oublier l'affaire Malik Oussekine ».
1er mai 2019 à 22h59 par Feiza Ben Mohamed
Tout le monde se souvient de Malik Oussekine, ce jeune étudiant de 22 ans, tabassé à mort par les voltigeurs de la police nationale lors d’une manifestation étudiante en 1986.
Une plaque en sa mémoire a été apposée à Paris pour qu’il ne soit pas oublié.
Pour autant, mardi soir, sur le plateau de « C à vous », Jean-Michel Fauvergue, ancien patron du RAID, a estimé qu’il fallait « l’oublier ».
Interrogé sur la doctrine de maintien de l’ordre lors de grandes manifestations, il a estimé que la police parisienne a été « empêchée » du droit d’aller « au contact » des manifestants en cas de débordements, par l’ombre de « l’affaire Malik Oussekine ».
« Il faut l’oublier maintenant! » a-t-il lancé aux journalistes présents sur le plateau avant d’ajouter que « la prise de risque est pour les policiers » et que « la République doit pouvoir se défendre ».
Rapidement après la diffusion de cette séquence, une vague d’indignation est née sur les réseaux sociaux.
Comment oublier ? Malik Oussekine est mort le 6 déc. 86 après avoir été violemment passé à tabac par des policiers français.
— Sihame Assbague (@s_assbague) 30 avril 2019
Il avait 22 ans.
On n'oubliera pas.
Comme on n'oubliera pas tous ceux qui sont morts entre les mains de la police après lui.
Devoir de mémoire & de lutte. https://t.co/S1GHeafa7F
Nous sommes quelques uns qui n’oublierons ni la mort de Malik Oussekine, ni les propos de Jean-Michel Fauvergue. https://t.co/cbdOeTguw8
— Nathaniel Herzberg (@NHerzberg) 30 avril 2019
« Ni oubli ni pardon » pour les uns, et « devoir de mémoire » pour les autres, les internautes se sont mobilisés en masse pour faire comprendre à l’auteur de ces propos polémiques, qu’il évoque la mort d’un homme innocent, en suggérant que c’est un simple détail.
Si Malik Oussekine n’est pas le seul jeune, d’origine immigrée à être mort entre les mains de la police, il est devenu un véritable symbole pour les victimes de violences et de crimes policiers.