Grenoble : nuit de révolte urbaine après la mort de deux jeunes de 17 ans et 19 ans
La ville de Grenoble (centre-est) a vécu une nuit tendue, dimanche à lundi, suite à la mort, sur la route, de deux jeunes de 17 et 19 ans, a-t-on appris de sources médiatiques.
4 mars 2019 à 9h05 par La rédaction avec Anadolu Agency
Crédit : Google images
En réaction au drame, des jeunes se sont révoltés et ont incendié des poubelles et des locaux du quartier, provoquant une intervention des forces de l’ordre qui ont répliqué avec des grenades lacrymogènes et des balles de défense.
Des renforts ont été déployés et une enquête a été ouverte par le parquet de Grenoble.
Des renforts ont été déployés et une enquête a été ouverte par le parquet de Grenoble.
Les faits remontent à samedi soir, lorsque deux jeunes ont trouvé la mort alors qu’ils tentaient d’échapper à un contrôle de police.
Selon le journal Le Monde, ils circulaient à bord d’un scooter sans casque et ont violemment percuté un autocar.
Si le parquet indique qu’il s’agit d’un « accident », la version des habitants du quartier diffère et mentionne la possibilité d’une « bavure », rapporte la même source.
« J’ouvre une information pour recherche des causes du décès. Je ne vise aucune infraction commise par les uns ou les autres », a expliqué le procureur de la république de Grenoble, Éric Vaillant.
Il a ajouté, par ailleurs, que les policiers ne se seraient pas lancés dans une course-poursuite « s’ils n’avaient pas mis les autres usagers de la route en danger, en brûlant des feux rouges, en roulant sur le trottoir, en roulant à vive allure ».
Pour Hassan Bouzeghoub, directeur d’un centre social du quartier du Mistral d’où sont originaires les deux victimes, « des jeunes du quartier ont vu ce qui s’est passé et ont le sentiment d’une bavure policière, c’est de là que vient toute cette tension».
Pour rappel, chaque année en France, de nombreuses interpellations de jeunes, souvent issus de l’immigration ou des quartiers populaires, se soldent par des décès ou des blessures graves.
Les proches des victimes mettent régulièrement en cause les techniques d’interpellation ou l’usage des armes.
Le collectif « urgence notre police assassine » se bat depuis plusieurs années pour obtenir justice dans d’innombrables affaires similaires.