Israël - Gaza : François Hollande exprime son «inquiétude» à Mahmoud Abbas

Communiqué concernant l'entretien avec le président de l'autorité palestinienne, jeudi 10 juillet

11 juillet 2014 à 15h47 par La rédaction

Changement de ton. François Hollande a contacté par téléphone le président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ce jeudi soir, pour évoquer la situation préoccupante à Gaza. «L'escalade doit cesser», a prôné le président français, une position plus neutre que celle adoptée la veille.


Mercredi, François Hollande avait en effet condamné les tirs en provenance de Gaza, jugeant qu'il appartenait au Premier ministre israélien «de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces».


Au cours de l'entretien téléphonique de ce jeudi avec Mahmoud Abbas, François Hollande a cette fois exprimé «son inquiétude» concernant les événements à Gaza, où plus de 80 Palestiniens ont déjà trouvé la mort à la suite de raids israéliens. Le chef de l'Etat français a également «salué le sens des responsabilités» du chef de l'Autorité nationale palestinienne et ses efforts déployés «pour parvenir à l'apaisement des tensions», selon un communiqué de l'Elysée, rendu public en soirée. Appelant à stopper «l'escalade», il n'a pas rompu avec le discours d'apaisement qu'il avait tenu quelques heures plus tôt, lors de sa visite au fort de Pompelle, près de Reims (Marne).


Dans l'après-midi, François Hollande avait effectivement déclaré que «le seul message que nous devons prononcer, c'est le message du dialogue, de la retenue et de la recherche, autant qu'il est possible, de l'apaisement».


Quelques voix à gauche avaient contesté la première position de François Hollande


Mercredi, les propos de François Hollande avaient suscité une petite polémique. François Hollande avait alors adopté une position davantage favorable à la politique du Premier ministre israélien, soulignant qu'il lui «appartenait» de prendre «toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces». François Hollande avait aussi exprimé «la solidarité» de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza, «condamnant fermement ces agressions».


Suite au communiqué de la présidence, quelques voix à gauche avaient contesté le blanc-seing ainsi délivré par Hollande au gouvernement israélien. «Ce point de vue justifie par avance toutes les opérations militaires (raids aériens et attaques terrestres), particulièrement sur la bande de Gaza, au motif de prévenir le terrorisme», avaient critiqué les écologistes d'Europe Ecologie-Les Verts dans un communiqué.


«En aucun cas, la France ne doit laisser penser qu'elle cautionne les violences ou les représailles militaires. La première conséquence de l'usage disproportionné de la force contre les Palestiniens est la mort de plusieurs dizaines de civils, dont de nombreux enfants. La France doit au contraire clairement condamner toutes les représailles militaires», avaient demandé de leurs côtés les députés socialistes Razzy Hammadi et Alexis Bachelay.





Parallèlement, plusieurs responsables des communautés musulmanes et juives de France s'étaient inquiétés de l'escalade du conflit et avaient appelé le gouvernement français à peser sur la situation.


La France compte les plus importantes communautés juive (500 000 personnes) et musulmane (entre 3,5 et cinq millions) d'Europe.







Communiqué concernant l'entretien avec le Premier ministre israélien