Coronavirus et école à la maison
A présent, que l'ensemble du territoire français est concerné par la fermeture des établissements scolaires, il convient de faire le point sur les outils mis à disposition et s'interroger sur l'organisation à mettre en place dans les foyers.<br /> Dispositifs de l'Education Nationale
13 mars 2020 à 22h20 par Samia Chiki
Suite à l'intervention du Président de la république, tous les établissements scolaires seront fermé
Crédit : Google images
Depuis plusieurs semaines, l’outil « Ma classe à la maison » via le Cned est disponible pour les élèves de l’AEFE en quarantaine en Chine et a été étendu à ceux qui se situent dans les clusters.
Cette plateforme serait donc potentiellement disponible pour tous les élèves dès la semaine prochaine, à noter que seul le chef d’établissement communique l’URL et les modalités d’inscription.
Si le Ministre de l’Education Nationale a vanté cet outil, il doit être encore amélioré sur plusieurs points, chaque niveau propose quatre semaines et chaque jour contient une activité à effectuer en une heure environ.
Les élèves de Maternelle et Primaire ne peuvent pas utiliser seuls cette interface et doivent être accompagnés d’un adulte…, le contenu disponible n’est pas suffisant et les enseignants n’ont pas la possibilité de tester en amont la plateforme.
Un autre outil est également déjà disponible et accessible, les ENT (Espace Numérique de Travail), les enseignants pourront donc s’en servir afin de mettre à disposition les activités, travaux et autres.
Pour ce qui est des classes virtuelles, permettant la diffusion du cours à l’aide d’une solution réseau, elle pourra se mettre en place progressivement mais demande une préparation et la majorité des enseignants n’ont pas eu une marge de manœuvre et de temps suffisants pour les mettre en place.
Toutefois, certaines sociétés spécialisées dans le domaine, proposent à titre gracieux leur technologie de classe virtuelle pendant la fermeture des écoles.
Solidarité éducative
Un élan de solidarité voit le jour afin de répondre à une forte demande de la part des familles.
Face à une fermeture des écoles durant quinze jours minimum, les parents font face à la difficulté de l’encadrement et l’instruction à la maison, certains supports en ligne sont donc également mis à disposition gratuitement. Le plus partagé sur les réseaux sociaux depuis le discours du Président étant, Maxicours, site web spécialisé dans les cours et supports en ligne, plus de 100 000 exercices et 4000 vidéos en accès libre ! De nombreuses maisons d’édition mettent en ligne un grand nombre de supports pédagogiques dont des manuels scolaires utilisés en classe par les enseignants.
Nombreux sont également les enseignants qui se rendront disponibles (sur la base du volontariat car aucune mesure obligatoire n’a pour le moment été annoncée) via des correspondances par mail ou même téléphoniques afin de rassurer les parents et d’encadrer des élèves notamment ceux qui se préparent aux examens du baccalauréat.
En effet, les épreuves du baccalauréat de Français sont quant à elles maintenues et se dérouleront à partir du 20 avril jusqu’au mois de juin.
Rigueur et pédagogie
Si les ressources pédagogiques ne seront pas une préoccupation pour les parents, l’encadrement et le sens pédagogique eux ne vont pas apparaitre par magie. Il convient donc d’adopter de nouvelles habitudes, de s’organiser et privilégier la communication.
Quelques petites recommandations
La matinée est propice aux apprentissages, profitez-en donc pour établir un emploi du temps hebdomadaire pour chacun de vos enfants, leur communiquer et échanger avec eux afin de leur expliquer la nouvelle organisation, l’école à la maison est une nouveauté pour eux.
Dans l’après-midi, vous pourrez prévoir un retour aux apprentissages vers 15h, après une pause méridienne bien méritée.
Vous ne pourrez éviter les tentations, les tentatives de l’un ou de l’autre à vouloir jouer ou encore allumer son écran, sauf si vous instaurez dès le début les limites en terme de temps, rappelez qu’il y aura des règles à respecter, comme à l’école.
Pensez à introduire des temps de détente et de vide dans leur journée, l’ennui stimule leur imagination, dès qu’elle vous semblera débordante et non maitrisable proposez leur une activité apaisante et ludique (peinture, jardinage, atelier pâtisserie…).
Un corps bien oxygéné favorise l’attention, un petit bol d’air même de quinze minutes, dans le jardin, le parc à proximité ou même devant la maison leur fera le plus grand bien.
Ne vous découragez pas et ne soyez pas frustrés si vous n’avez pas la possibilité d’encadrer votre enfant pour une raison ou une autre.
Il y a toujours des solutions, commencez par responsabiliser votre enfant, c’est le moment pour lui d’acquérir en autonomie, faites si cela est possible pour vous, appel à un proche qui pourrait consacrer quelques heures dans la semaine à l’encadrement pédagogique.
N’oubliez pas que vous n’êtes pas l’enseignant, pas de pression à avoir sur le résultat, vous faites ce que vous pouvez.
Diversifiez les méthodes de transmission, n’hésitez pas à leur inculquer certaines notions par l’expérimentation encore plus si ce sont de jeunes enfants en maternelle ou en primaire (la pesée en faisant un gâteau, les multiplications en faisant l’inventaire des placards ou des jouets...etc).
Pour les plus grands, comme évoqué ci-dessus c’est l’occasion de les rendre plus autonomes sans que cela ne vous empêche de participer et de vous intéresser à leurs apprentissages. Engagez un débat sur la période historique étudiée…proposer de l’interroger, partager ses lectures si vous en avez le temps.
Prenez du temps pour vous, il est primordial de vous ressourcer afin d’être efficace sur la durée et rester serein, partager cette période inattendue et parfois même stressante avec vos enfants, nécessite que vous puissiez recharger les batteries selon vos envies.
Ne dit-on pas que dans tout mal il y a un bien ? Peut-être est-ce le moment de partager avec votre progéniture des instants et des échanges intellectuels qui n’auraient jamais été possibles auparavant ?
Samia Chiki, Journaliste indépendante, enseignante pendant 12 ans, en collège et lycée.