Angola: Ce pays qui interdit la religion musulmane et détruit les mosquées se prépare à une reconnaissance officielle de l'Islam
Si les Musulmans d'Angola recueillent 60 mille signatures au sein des fidèles, le gouvernement reconnaîtra officiellement l'Islam.
29 janvier 2019 à 9h20 par Yanis Bilhay avec Andolu Agency
L'angola interdit l'islam sur son sol et détruit les mosquées
Crédit : Google images
Les musulmans de l’Angola travaillent pour que l’Islam soit reconnu officiellement dans leur pays.
Pourtant, sur la scène internationale, l’Angola est connu pour être un pays où "l’Islam est interdit et les mosquées détruites".
Cette perception de l’Angola est du3 aux évènements survenus il y a environ 6 ans.
Plusieurs mosquées, construites de manière illégales, avaient été détruites. Par ailleurs, la constitution du pays prévoyait que pour qu’un groupe religieux soit officiellement reconnu, il doit compter au moins 100 000 fidèles en Angola.
L’Agence Anadolu (AA) est allée à la rencontre des leaders musulmans de l’Angola.
La première chose qu’ils affirment tous : il n’y a pas de politiques discriminantes contre les Musulmans en Angola. Les Musulmans vivent les mêmes difficultés que les autres groupes minoritaires.
La semaine dernière, la législation angolaise a été modifiée et dorénavant, pour qu’un groupe religieux soit officiellement reconnu il n’a plus besoin de compter 100 mille fidèles mais 60 mille.
Le Secrétaire Général du Conseil Musulman d’Angola, David Alberto Ja, a fait savoir qu’un comité a été formé dans le but de recueillir les signatures d’au moins 60 mille musulmans.
"Le pays compte plus de mille groupes religieux et confessionnels différents. De nombreuses églises rencontrent les mêmes difficultés que les musulmans. Bientôt, l’Islam sera reconnu par le gouvernement", a-t-il déclaré.
Ja a également expliqué que l’Islam est présent en Angola depuis près de 4 siècles. Mais c’est après 1990, avec l’arrivée de nombreux réfugiés d’Afrique Occidentale, du Mali, du Sénégal et de Guinée, que l’Islam s’est rapidement diffusé.
IL a rappelé que plus de la moitié de la population angolaise est chrétienne.
"Même si le nombre d’Angolais musulmans est de plus en plus important, l’Islam reste une croyance étrangère pour la population", a-t-il regretté.
"Il n’y a pas de chiffres officiels, mais l’Angola compte environ 150 000 angolais musulmans et 650 000 musulmans d’origines étrangères. Nous savons que la République de Turquie joue un rôle important dans les questions liées à l’Islam. Nous attendons donc l’aide de la Turquie, notamment dans le secteur de l’éducation", a-t-il encore partagé.
Muhammed Salih est le président de l’Assemblée Islamique de l’Appel et la coopération d’Angola, un autre groupe important parmi les musulmans d’Angola. Il est lui-même d’origine guinéenne.
"Nous vivons notre foie sans rencontrer aucun problème mais l’Etat ne reconnaît pas encore l’Islam officiellement", a-t-il témoigné, soulignant que le gouvernement a demandé à la communauté musulmane de recueillir 60 mille signatures pour cela.
Salih est confiant, il est convaincu que ces signatures seront obtenues.
Il a également indiqué que le pays possède actuellement une soixantaine de mosquées.
"Il y a de nombreuses personnes qui se convertissent à l’Islam mais nous n’avons pas les moyens de leur fournir des livres qui expliquent l’Islam en langue portugaise. Nous comptons sur ce point sur l’aides des Musulmans de Turquie", a-t-il poursuivi.
Selon la législation angolaise, si un groupe religieux est officiellement reconnu, les membres de cette communauté peuvent librement ouvrir des écoles et des lieux de cultes.