Angelina Jolie appelle le Myanmar à cesser de persécuter les Rohingyas

"Ils se sont vus dénier leur droit humain le plus fondamental: la citoyenneté de leur pays d'origine", déclare la célèbre actrice, dans le cadre d'une visite de 5 jours au Bangladesh.

6 février 2019 à 8h22 par Yanis Bilhay avec Andolu Agency

Crédit : Google images


Après une visite aux camps de réfugiés rohingya au Bangladesh, Angelina Jolie a appelé mardi les responsables du Myanmar à faire preuve d'un "engagement sincère" pour mettre fin au cycle de violences et de déplacements et améliorer les conditions de vie de toutes les communautés de l'État de Rakhine, à la frontière avec le Bangladesh.



"Ils se sont vus dénier leur droit humain le plus fondamental: la citoyenneté de leur pays d'origine et certains n'appelleront même pas les Rohingya sous leur vrai nom", a déclaré la célèbre actrice et envoyé spécial des Nations Unies pour les réfugiés, dans le cadre d’une visite de 5 jours au Bangladesh.


Après avoir visité le camp de Kutupalong dans le sud du Bangladesh, où vivent des milliers de musulmans Rohingya qui ont fui la persécution au Myanmar, Angelina Jolie a demandé instamment que les recommandations de la Commission consultative Rakhine soient appliquées, selon un communiqué du HCR.


Elle a déclaré qu'il était profondément bouleversant de rencontrer des familles qui n'ont connu que la persécution et le statut d'apatride toute leur vie.


«Ils ont le droit absolu de rentrer chez eux [au Myanmar], mais seulement lorsqu'ils se sentent suffisamment en sécurité pour le faire de leur plein gré et en sachant que leurs droits seront respectés.»


Elle a ajouté: «J’ai rencontré une femme hier, une rescapée d’un viol au Myanmar, et elle m’a dit:« Il faudrait que je me tire une balle avant que je ne puisse y retourner sans que mes droits ne soient recouvrés ».


«La responsabilité de garantir ces droits et de permettre au peuple Rohingya de retourner dans l'État de Rakhine incombe clairement au gouvernement et aux autorités du Myanmar», a relevé l’actrice.


«Jusqu'à leur retour, nous avons la responsabilité collective de veiller à ce qu'ils puissent mener une vie digne ici au Bangladesh», a-t-elle conclu.


Depuis le 25 août 2017, l'armée du Myanmar et les milices bouddhistes commettent des massacres contre les musulmans Rohingyas dans l’Etat d’Arakan, faisant des milliers de morts, selon des sources et des rapports locaux et internationaux concordants.


Le gouvernement du Myanmar considère les musulmans Rohingyas comme étant des "migrants illégaux" du Bangladesh, tandis que les Nations Unies les qualifient de "minorité la plus persécutée au monde".