La présidentielle en Tunisie : de l’ISIE instance électorale au Tribunal administratif
Le processus électoral en Tunisie prend une nouvelle tournure alors que six recours ont été déposés auprès du Tribunal administratif suite à la publication de la liste préliminaire des candidats à l’élection présidentielle, prévue pour le 6 octobre 2024. Ces recours, déposés entre le 12 et le 13 août 2024, seront examinés par les chambres d'appel spécialisées à partir du 14 août 2024.
14 août 2024 à 14h17 par Jade Ghabri
Tunisie la justice est aveugle
Crédit : JG
Le Tribunal administratif de Tunis annonce le dépôt de six recours contre la décision de l'ISIE de ne retenir que 3 candidats sur les dix-sept dossiers déposés, sans toutefois à ce stade rendre public les noms des candidats recalés par l’ISIE et qui ont déposé un recours.
Pour rappel, le porte-parole de l'Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE) avait précisé que, dès le 12 août 2024, les candidats non retenus pouvaient faire appel de la décision de l'ISIE et saisir la justice. Cette période d'appel prendra fin au plus tard le 3 septembre 2024, date à laquelle l'ISIE publiera la liste définitive des candidats autorisés à se présenter à la présidentielle. La campagne électorale officielle démarrera ensuite le 14 septembre 2024.
L'ISIE avait tenu une conférence de presse le 10 août 2024 au Centre des Arts, de la Culture et de la Littérature de Ksar Saïd pour annoncer les noms des trois candidats retenus sur les dix-sept dossiers soumis.
Il s'agit de :
Zouhair Maghzaoui, soutenu par onze parrainages de députés de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP).Kaïs Saïed, le président sortant, qui a recueilli un large soutien avec 248 467 parrainages valides d'électeurs et 294 parrainages d'élus répartis entre l'ARP, le Conseil des régions et des districts, ainsi que les collectivités locales.Ayachi Zammel, qui a obtenu 10 457 parrainages valides d'électeurs.
Le tribunal n'a pas encore dévoilé les noms des candidats recalés ayant déposé un recours, mais ces derniers ont encore la possibilité d'influencer le résultat final en cas de victoire judiciaire. Ce processus juridique ajoute une dimension supplémentaire à une élection déjà sous haute tension, alors que la Tunisie navigue à travers des défis politiques significatifs sous la présidence de Kaïs Saïed, élu en 2019 et devenu une figure centrale dans la reconfiguration politique du pays.
Les semaines à venir seront déterminantes pour les candidats en lice, et toute modification de la liste des candidats pourrait avoir des répercussions majeures sur l'élection présidentielle, largement observée tant en Tunisie qu'à l'international